jeudi 19 novembre 2015

Infections urinaires



Les fondamentaux à respecter pour ne pas favoriser les infections

Si vous êtes sujette aux infections urinaires à répétition, il vous faut commencer par modifier le terrain dans lequel la bactérie s'épanouit. La première chose à faire est donc de consolider votre flore intestinale en prenant des probiotiques.

Il est aussi essentiel de restaurer la flore vaginale. Les plus rustiques n'auront qu'à vider quelques gélules de probiotiques dans une cuillère de yaourt et s'en badigeonner le vagin. On peut aussi placer une ou deux gélules directement dans le vagin, mais il faut s'assurer que leur enveloppe ne soit pas gastro-résistante. Enfin on trouve maintenant en pharmacie des tampons aux probiotiques dont je recommande vivement l'utilisation ou bien des ovules aux probiotiques comme Symbiovag par exemple.

  • Évitez le thé, le café, les épices, le vin blanc et le champagne car ils modifient votre PH et augmentent l'irritabilité de la vessie et de l'urètre.
  • Évitez le sucre. C'est important. La raison en est simple, E-coli aime le sucre et se multiplie encore mieux dans un terrain où l'on trouve du sucre, comme les urines des gens atteints du diabète par exemple.

Un geste tout simple consiste aussi à veiller à vous essuyer avec le papier hygiénique du haut vers le bas pour éviter la contamination des bactéries anales ou vaginales vers l'urètre.
Les petites filles ont souvent des petits soucis à cause de cela. Il est également recommandé d'uriner après les rapports sexuels et d'éviter les pantalons serrés et les sous-vêtements en fibre synthétique. Le string (qui n'est plus trop à la mode de toute façon) est donc à bannir en cas de crise !

Boire ou ne pas boire pendant la crise ?

Bien souvent, les femmes atteintes d'infections urinaires s'arrêtent de boire, afin de moins uriner et d'avoir moins mal. C'est exactement le contraire qu'il faut faire en période aigüe.
Buvez donc de bonnes quantités (au moins deux litres chaque jour), mais pas tout au long de la journée, plutôt en quelques bonnes rasades de 500 ml à chaque fois. Cela ne fatiguera pas vos reins qui n'ont pas besoin d'être fragilisés dans ce moment douloureux. Évitez de siroter du thé ou une tisane du matin au soir, car là encore, vous en demanderiez trop à votre vessie et à vos reins, surtout en période de crise.

En finir avec les antibiotiques

La résistance de E. coli aux antibiotiques de la classe fluoroquinolones a nettement augmenté au cours des 10 dernières années mais est très variable selon le terrain: 3% à 25% aujourd'hui en France. Chez la femme entre 15 et 65 ans, la résistance reste proche de 5%.
Il faut donc éviter les prescriptions répétées de fluoroquinolones. D'autant que l'impact écologique important des fluoroquinolones sur le microbiote intestinal devrait limiter leur usage à des indications spécifiques.
Alors peut-on traiter sans antibiotiques de synthèse ?

Un souvenir me revient de cette époque où j'étais jeune femme quand, en vacances dans le Sud Est de la France, j'ai fait une cystite carabinée au beau milieu du Luberon. Madame Bianco, la charmante petite grand-mère de la maison où j'étais invitée et qui était plus provençale que l'Arlésienne, m'a conseillé de prendre un bain de siège dans une décoction de feuilles de sauge.
Perdue dans la montagne, à quarante minutes de la première pharmacie, dépourvue de tout médicament et espérant pouvoir soulager les douleurs que je ressentais à l'entrejambe, j'ai accepté le bouquet d'herbes que la délicieuse petite dame m'a apporté. L'effet a été extrêmement calmant et m'a vraiment fait du bien (mais ça n'a pas soigné).
C'est à cette occasion que j'ai compris qu'il était possible de soigner les crises par des méthodes douces et d'en finir avec des médicaments, certes efficaces, mais qui ont des effets secondaires pour le moins dévastateurs ?

Les premiers gestes utiles

  • Beaucoup de gens s’imaginent que le fait de boire beaucoup les fait uriner plus souvent et augmente les douleurs. En réalité, c’est le contraire qui se passe, et le fait d’avoir des urines abondantes rend leur émission beaucoup moins douloureuse. Une quantité de 2 litres par jour semble être un minimum. Boire de préférence des bois- sons acides (jus de citron, d’orange, de pamplemousse...). C’est déjà une action thérapeutique, car les germes urinaires ne peuvent se multiplier en milieu acide.
  • Dans tous les cas, la cystite est améliorée ou guérie par le repos.
  • Faites une diète strictement végétarienne et supprimez boissons alcoolisées, laitages et fromages.
  • Consultez votre médecin à chaque infection, car une infection urinaire mal soignée récidive toujours et peut entraîner une pathologie chronique beaucoup plus délicate et plus longue à soigner.
  • Ne prenez tout de suite des médicaments à l’aveugle, sous prétexte qu’ils vous ont soulagé lors de la dernière crise, pour plusieurs raisons :
    - L’analyse d’urine, indispensable, n’aura plus aucune valeur si vous la faites faire en      prenant des médicaments classiques.
    - Le traitement désinfectant urinaire doit être pris au moins pendant 10 jours.

Les indiens avaient déjà trouvé la solution

Les Amérindiens n'avaient pas d'antibiotiques, mais ils avaient quand même des infections urinaires et pour les soigner, ils employaient de la canneberge, aussi appelée cranberry, leur remède principal pour tous les problèmes de reins et de vessie. On a longtemps ignoré ce remède de santé ancestral et même si quelques médecins américains en prescrivaient encore dans les années 20, il est peu à peu tombé dans l'oubli - sans doute parce que cette grande airelle faisait de l'ombre aux antibiotiques.

Depuis une dizaine d'années toutefois, les scientifiques se sont intéressés à son action sur les infections urinaires (probablement poussés par les riches producteurs de canneberge du continent américain où le fruit est consommé comme nos cerises). Plusieurs études cliniques ont démontré que la grande airelle d'Amérique peut en effet efficacement barrer la route aux cystites récidivantes et éviter ainsi le recours abusif à l'antibiothérapie. Et même si ces études ont fait l'objet de virulentes critiques de la part des laboratoires pharmaceutiques, la réputation de la canneberge a tout de même fini par reprendre le dessus.

On trouve désormais son jus un peu partout dans les boutiques bio, dans les supermarchés et sur internet. Malheureusement, le jus de ces fruits est assez astringent et un peu amer ce qui amène les fabricants à ajouter du sucre pour en faire une boisson agréable. Or, le sucre favorise les infections urinaires, on l'a vu plus haut?
Par ailleurs il faut en boire une certaine quantité, au moins ½ litre de jus pur chaque jour. Enfin, on ne sait jamais trop comment ces jus sont conservés ou quelle est la proportion réelle de jus de canneberge dans le liquide vendu. Il y a des fabricants sérieux que vous repérerez en lisant avec attention les étiquettes avant de remplir votre chariot. Une autre solution consiste à prendre en gélules un concentré de canneberge.
C'est à peine plus cher, moins contraignant et sûrement plus efficace. On trouve sur le marché de bons produits comme par exemple Uri-fort un extrait de canneberge titré à forte dose de proanthocyanidines A (18 mg par gélule, prendre 2 gélules par jour). Il faut aussi souligner que la canneberge stimule les fonctions digestives. Ainsi, vous faites d'une pierre deux coups. Vous protégez votre flore intestinale, tout en nettoyant vos fonctions urinaires. Voilà de quoi éloigner les attaques d'E-coli.
Attention : Deux laboratoires d'analyse français ont mené des tests quantitatifs et qualitatifs pour contrôler la présence de ces principes actifs. L'un situé à Nîmes et l'autre, à Tours. Il s'avère que la majorité des compléments sont insuffisamment dosés (le prise quotidienne minimale doit être de 32 mg), ou qu'ils ne comportent pas le pro anthocyanidine A  qui a fait
ses preuves (il existe plusieurs sortes de pro anthocyanidine dont un seul est actif).

Le piège du sucre, fonctionne dans les deux sens

Escherichia coli aime les femmes, mais cette bactérie aime par dessus tout les personnes qui sont diabétiques (souvent touchées par des infections urinaires). La raison en est simple, la bactérie aime le sucre et se multiplie encore mieux dans un terrain où l'on trouve du sucre, comme les urines des gens atteints du diabète.
C'est sa force dans les pays développés où le sucre a une place prépondérante dans l'alimentation, mais c'est aussi son talon d'Achille. Car le sucre est aussi le moyen de piéger la bactérie. Le D-Mannose est un sucre simple, cousin du glucose qui recouvre les cellules du tractus urinaire. On en trouve aussi en relativement grandes quantités dans les pêches, les pommes, les oranges et certaines baies telles que les myrtilles ou... la canneberge, tiens donc !

Le D-Mannose s'est ainsi imposé comme un moyen de traiter les cystites en quelques jours et sans tuer la moindre bactérie ! Comment cela fonctionne-t-il ? Pour provoquer une cystite, la bactérie, on l'a vu, doit trouver un moyen d'adhérer aux cellules de la vessie et du conduit urinaire. Pour ce faire, elle utilise des petits poils appelés « franges » dont l'extrémité est constituée d'une glycoprotéine appelée lectine et programmée pour s'attacher à la première molécule de sucre mannose qu'elle rencontre.
Or, les molécules de mannose (produites naturellement dans les cellules du conduit urinaire) recouvrent la surface des cellules du tractus urinaire. Ici, elles agissent comme un velcro dans lequel les franges de E-coli vont s'accrocher facilement. Lorsque l'on prend du D-mannose, les petites molécules sucrées qu'E-Coli adore se trouvent non seulement à la surface des cellules urinaires mais également dans l'urine.
Il en résulte qu'une grosse part des bactéries vont s'attacher au D-mannose flottant dans l'urine et seront éliminées dans les toilettes. Les quelques E-coli qui parviendront à se fixer sur les molécules de mannose seront des proies faciles pour les globules blancs et les autres agents du système immunitaire.
Le D-mannose comme la canneberge fonctionne donc, lui aussi, en piégeant la bactérie. Il ne présente aucun effet secondaire et il a bon goût. Grâce à son efficacité et à sa non-toxicité, les femmes, même enceintes, peuvent le prendre préventivement. Il est également recommandé aux enfants.

Le produit est un peu cher mais permet de traiter en deux mois les cystites chroniques et de s'en débarrasser définitivement. Vous en trouverez en suivant ce lien. S'il n'y a pas de résultat, c'est qu'il y a autre chose que E-Coli.

Les huiles essentielles, aucune bactérie ne leur échappe

L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) confirme la présence de germes qui, s’ils sont en grand nombre, imposent le recours aux huiles essentielles. Les H.E. sont actives sur les germes des voies urinaires car elles ont un effet d’assainissement du dysmicrobisme intestinal, souvent lié aux infections urinaires à répétition. Elles peuvent avoir aussi une action locale sur les muqueuses urinaires et génitales. Les résultats sont bien meilleurs, avoisinant les 90 % de succès, lorsque les huiles essentielles sont prescrites selon les données de l’aromatogramme.

Dans ce domaine, il y a des H.E. dites majeures, très efficaces sur les germes urinaires : Origan d’Espagne, Cannelle de Ceylan, Cannelle de Chine, Thym rouge, Sarriette des montagnes, Tea-tree, Cajeput, Niaouli, Myrte, Santal, Canneberge.

Vous pouvez vous débarrasser de votre cystite en prenant 2 gouttes de 3 de ces H.E., 4 à 5 fois par jour sur un support.

Il existe également des mélanges d'huiles essentielles prêts à l'emploi comme le complexe baptisé Cystactif
Il contient :
  • L'huile essentielle de canneberge (Vaccinium macrocarpon) : elle est composée de molécules (les PAC ou proanthocyanidines de type A) qui empêchent les bactéries de s'accrocher aux parois urinaires.
  • L'huile essentielle de cajeput (Melaleuca leucadendron) et de niaouli (Melaleuca quinquenervia cineolifera) sont de puissants anti-infectieux, aussi bien intestinaux qu'urinaires.
  • L'huile essentielle d'origan (Origanum vulgare) et de santal (Santalum album) sont particulièrement efficaces sur les microbes et bactéries intestinaux, en particulier l'Escherichia coli.L
La formule est encore plus complète puisqu'elle y ajoute de la teinture mère de busserole (Arctostaphylos uva ursi) qui contient de l'arbutoside, un puissant antiseptique urinaire et de la TM de bruyère (Calluna vulgaris) qui contient de l'arbutine et fonctionne comme un diurétique (elle fait donc uriner). C'est une formule qui me convient bien, parce que c'est moins encombrant que trois ou quatre flacons d'huiles essentielles. Moi qui voyage beaucoup, j'aime voyager léger et ne pas avoir à emmener toute ma pharmacie dans ma trousse de toilette.

Et si l'on n'aime pas les huiles essentielles

Beaucoup de femmes se méfient des huiles essentielles et moi-même, je n'en aurai jamais pris, notamment lorsque j'étais enceinte.
Maintenant je ne les crains plus, mais pour celles qui restent sur leur position, j'ai cherché des remèdes 100% naturels, mais sans huiles essentielles pour soigner la cystite.

Les tisanes diurétiques

L’utilisation abondante de tisanes diurétiques, loin des repas, est recommandée, notamment pour les enfants et les femmes enceintes :
  • Chiendent : faire bouillir pendant une minute 30 g de rhizomes de chiendent dans une quantité suffisante d’eau. Rejeter cette eau dont la saveur est âcre et amère. Écraser le chiendent ainsi humecté et le faire bouillir dans 1,25 l. d’eau jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’environ 1 l. de liquide. Ajouter à la fin de l’ébullition 8 g de réglisse, retirer du feu et laisser refroidir. Prendre par tasses à thé, dans la journée.
  • Stigmates de maïs (pour la cystite des jeunes) : décoction à raison de 30 à 100 g par litre d’eau. On en   boira 3 tasses à thé par jour.
  • Reine-des-prés : infusion, lorsque l’eau n’est plus qu’à 90°C, de 30 g de fleurs par litre d’eau ; laisser en contact pendant 12 h. En boire 3 tasses.
  • Pariétaire (pour les formes tenaces) : infusion de 10 g de plante sèche par litre d’eau : en boire trois quarts de litre par jour.
  • Aubier de tilleul sauvage du Roussillon (pour les douleurs et l’inflammation) : en décoction mettre une cuillerée à soupe pour une tasse d’eau froide. Faire bouillir 3 à 4 mn. Laisser infuser 10 mn, boire 4 tasses par jour, chaudes et sucrées au miel.
  • Ortie blanche : infusion de 20 g de fleurs par litre d’eau. 3 tasses par jour.
  • Bruyère (pour les personnes âgées) : décoction de 30 g de fleurs par litre d’eau jusqu’à réduction d’un tiers. En prendre 2 ou 3 tasses par jour.

Homéopathie

  • Cantharis 7 CH en cas de douleurs très violentes de la loge rénale irradiées vers la vessie et l’urètre. Le malade ressent des sensations de brûlure intense, avant, pendant et après chaque miction, accompagnées de crampes du bas-ventre. Les urines sont rares, troubles, foncées, parfois sanguinolentes. Prendre 5 granules toutes les heures. Espacer les prises selon amélioration.
  • Mercurius corrosivus 7 CH si les urines sont souvent hémorragiques, très douloureuses, avec présence d’un pus abondant. Les crampes de la vessie sont plus importantes que celles visées par Cantharis. Prendre 5 granules toutes les heures, en espaçant selon amélioration.
En pratique quotidienne, il est courant d’alterner ces remèdes pour couvrir la plus grande partie des modes réactionnels possibles.
On prend alors Cantharis 9 CH et Mercurius corrosivus 9 CH, 5 granules en alternance toutes les heures (ne pas les mélanger). Cela permet d’attendre l’analyse d’urines en améliorant nettement le confort, sans pour autant en perturber les résultat

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